But de ce blog

Transmettre des informations sur les maladies, la pollution, et surtout sur la santé.


samedi 6 juin 2015

Quand le sucre est une drogue


Je suis de plus en plus convaincu qu'il existe une mafia de la malbouffe.
Un secteur entier de notre économie qui joue à un jeu très dangereux : rendre les gens « accros » à des aliments malsains, en jouant sur les mécanismes de notre cerveau.
Et pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut savoir comment fonctionne l'industrie agro-alimentaire.
Bien plus puissante que l'industrie pharmaceutique

On parle souvent du lobby pharmaceutique mais on oublie de dire que l'industrie agro-alimentaire est bien plus puissante encore.
Dans tous les pays, l'industrie agro-alimentaire emploie une part importante de la population active.

En France, c'est 400 000 personnes, 10 000 entreprises, avec un chiffre d'affaires supérieur à 140 milliards d'euros. L'industrie pharmaceutique, qui est pourtant très développée en France, pâlit en comparaison. Elle n'emploie « que » 103 900 personnes, soit 4 fois moins.

Les intérêts économiques en jeu sont si énormes qu'aucun homme politique, aucun leader d'opinion, mais surtout aucun média, ne peut se permettre de se mettre à dos l'industrie agro-alimentaire.
En effet, la publicité pour les médicaments est limitée dans les médias, pour des questions réglementaires.
En revanche, que deviendraient TF1, France 2, France 3, Canal+ et les autres s'ils ne recevaient pas des milliards d'euros chaque année de l'industrie agro-alimentaire pour faire la publicité permanente de tous les yaourts, céréales, fromages, snacks et autres pizzas et lasagnes ?


À chaque pays, son mastodonte

La marge de manœuvre pour contrer l'industrie agro-alimentaire est d'autant plus réduite que chaque grand pays occidental a son « champion » à protéger. Il sait que si ce champion faiblit, ce sont les autres qui viendront le remplacer, détruisant des milliers d'emploi sur le territoire national.

Le plus grand groupe agro-alimentaire mondial est le Suisse Nestlé (Kit-Kat, Smarties, Nesquik, Maggi…), avec 330 000 employés et 92 milliards de chiffre d'affaires. Les rives du lac Léman, de Lausanne à Montreux, seraient pratiquement désertes sans Nestlé, installé entre les deux à Vevey (les banques suisses sont à Genève et à Zurich). Les autorités politiques suisses sont littéralement tenues à la gorge par Nestlé, qui pourrait faire s'écrouler toute une région s'il décidait de délocaliser. C'est donc une véritable vache sacrée, à laquelle personne n'ose toucher.

En France, le même phénomène existe avec Danone. Danone emploie directement plus de 100 000 personnes et réalise 21 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Toute notre industrie laitière, ce qui concerne des éleveurs dans le moindre village du pays, est largement dépendante de Danone.

Aux Etats-Unis, c'est le groupe PepsiCo, qui réalise 66,4 milliards de dollars : Benenuts, Pepsi-Cola, chips Lay's, etc. Là, on parle carrément de la présence américaine aux 4 coins de la planète, assurée par les filiales internationales du groupe.

Mentionnons aussi le groupe d'origine hollandaise Unilever, Cadbury Schweppes au Royaume-Uni ou le groupe Ferrero en Italie, célébrissime fabricant du Nutella, des Kinder Surprise, et des Ferrero Rochers.

Tous ces groupes se livrent une concurrence à couteaux tirés.


Pour que leurs marques survivent, pour ne pas se faire dépasser et absorber par les autres, ils doivent absolument sortir des produits alimentaires aussi « bons » que possible. « Bons » au goût s'entend. Car c'est ainsi qu'ils peuvent gagner et fidéliser la masse des consommateurs.
Ils doivent donc créer des nourritures qui nous procurent un maximum de plaisir, qui provoquent dans notre cerveau un pic de dopamine dans le centre du plaisir, le Nucleus Accumbens dont je vous parlerai dans une prochaine lettre.

C'est de cette manière qu'ils « fidélisent » leurs clients, lesquels reviennent acheter leurs produits. Ils ont gagné quand leur produit devient un besoin quotidien pour le client, qui ne peut plus s'en passer, et qui revient, encore et encore, racheter son pot de Nutella, ses Pringles, ses fraises Tagada.

Ingénieur du goût


Dans ces industries, des bataillons d'ingénieurs consacrent toute leur énergie et leur intelligence à travailler sur la transformation, la cuisson, les arômes, les colorants, les textures, et les emballages pour maximiser « l'acte d'achat » et, surtout, provoquer un phénomène d'accoutumance chez le consommateur.

Une société suisse dont personne ne connaît le nom, Givaudan, fait pourtant partie des plus grands groupes du pays. Il emploie à lui seul 8 800 salariés et réalise près de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires uniquement en parfums et arômes pour l'industrie.

Ces arômes sont ensuite fabriqués à la tonne et ajoutés dans des usines aux plats préparés, soupes, sauces, glaces, biscuits d'apéritifs, bonbons, boissons, etc. Ils expliquent même avoir réussi à créer un goût « poulet rôti » spécial pour végétariens, qui ne contient pas la moindre molécule de poulet, ni d'aucun autre animal !
Certains y verront un progrès. Mais le fait est que cette évolution est aussi dangereuse pour nos organismes.

Perdus dans notre propre cuisine !

Nos mécanismes naturels de reconnaissance des aliments, qui nous permettent de distinguer « encore » et « assez », sont égarés. Nos sens, qui nous permettent de nous repérer dans notre environnement, sont trompés par des pièges qu'ils ne peuvent plus déjouer.
Et même si nous n'en avons pas conscience, nous sommes pratiquement tous perdus dans notre propre cuisine. Nos placards sont pleins de ces produits que nous consommons quotidiennement, mais dont notre organisme n'est plus capable de reconnaître s'il a besoin d'en manger, ou s'il n'en a déjà que trop.
Sans surprise, des dérèglements hormonaux, d'appétit, des problèmes d'obésité, de diabète, de maladies cardiaque, de dépression et de cancer s'ensuivent, à l'échelle industrielle là aussi.

Le nouveau goût : umami

Il existe un nouveau mot, d'origine japonaise, pour désigner ce goût étonnant qui crée une addiction : umami.

Le terme umami a officiellement été reconnu comme le terme scientifique pour décrire le goût des glutamates et des nucléotides. Il n'a pas de traduction mais c'est un goût « plaisant avec une sensation durable, appétissante et recouvrant toute la langue ».
Vous ne pouvez pas lutter contre le goût umami. Si vous le sentez, vous aurez envie de vous resservir.
Les ingénieurs du goût en sont conscients et l'utilisent aujourd'hui massivement dans les plats préparés.
Ne vous étonnez donc pas d'avoir toujours envie d'en reprendre, bien au-delà de votre appétit normal !

Protégez nos enfants !

Prenez le Coca-Cola, les Snickers, les chips Lays au Paprika… des ressources considérables ont été consacrées à les rendre aussi addictifs que possible pour le consommateur.
Ils activent notre système de récompense qui n'a pas de mal à prendre le pas sur notre raison, notre logique, et même notre éducation, qui nous avait pourtant appris à ne pas nous goinfrer, à ne prendre qu'un bonbon (enfin, « je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… »).

Et le pire, c'est que les entreprises agro-alimentaires visent en priorité les enfants, avec des emballages, des personnages, et des publicités particulièrement étudiés pour les attirer, sans parler bien sûr des alliances faites avec les producteurs de films (Walt Disney, Pixar) qui font figurer leurs héros dans les boîtes et les spots publicitaires.

Cela est particulièrement grave car, évidemment, les enfants « adorent » les bonbons. Ils sont catastrophiques pour leur santé et peuvent dérégler leur organisme avant même qu'ils aient conscience d’avoir une santé à préserver.
Pire encore, nous avons pris l'habitude de donner des bonbons à nos enfants pour les récompenser d'une bonne action, d'une bonne note à l'école, ou pour leur anniversaire. Ils apprennent donc à associer sucrerie avec « mérite », « action positive ».

Appel à la résistance

Nous sommes pratiquement tous touchés.

Les résistants (il y en a) sont obligés d'adopter un mode de vie parallèle, consacrant un temps et un argent démesurés à se rendre dans des boutiques spécialisées pour obtenir de simples produits alimentaire non transformés et sans produits chimiques, bios, et à préparer leur propre nourriture. Ce qui leur vaut d'être considérés comme farfelus par leur entourage.

Pourtant, il existe des réflexes simples, de petites habitudes qui, l'une après l'autre, finissent par porter BEAUCOUP de fruits et surtout plus encore de plaisir : le plaisir de préparer nous-mêmes une cuisine saine et délicieuse, d'avoir appris à choisir nos ingrédients, cueilli nos herbes... Certes, il en faut du courage pour commencer à laver, éplucher ses légumes, se faire sa propre vinaigrette, son entrée, son dessert, sans jamais recourir à la facilité du plat surgelé, de la boîte de conserve, ou du paquet de chips.

Il faut du courage, oui… mais le jeu en vaut la chandelle.

Jean-Marc Dupuis

Commentaire de Pierre DANIS :

Alors retournons à une alimentation saine et la plus naturelle possible, c'est-à-dire telle que le Créateur l'a conçue !
Abandonnons donc définitivement le sucre, les additifs, les arômes artificiels, les conservateurs...bref, la nourriture industrielle.