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lundi 26 février 2024

Buvez-vous assez (d'eau) ?

 Signes que vous ne  buvez pas assez d’eau 


« Boire deux litres d’eau par jour » est une recommandation pour  la santé largement relayée. Mais s’applique-t-elle à tous ? Pour savoir si  nous sommes suffisamment hydratés, apprenons à décrypter les signes  invitant à se servir sans tarder un grand verre d’eau !

Transpiration, passages aux toilettes et même respiration, nous rejetons chaque jour de grandes quantités d’eau. Il est nécessaire de boire pour compenser ces pertes. Et de façon régulière : notre organisme n’est pas capable de stocker le précieux liquide, les apports doivent donc être sans cesse renouvelés. Lorsque le corps commence à manquer d’eau, il émet des signaux d’alerte qu’il est indispensable de prendre en compte pour éviter d’atteindre un stade de déshydratation avancé. 

1. Vous avez la bouche pâteuse  

Sensation de bouche sèche et collante, qui complique l’élocution et la déglutition. Si ce signe peut traduire l’existence d’une pathologie comme le diabète ou les effets secondaires d’un médicament, il peut tout simplement traduire le besoin de boire. 

L’assèchement de la bouche est lié à une diminution de production de salive par les glandes salivaires qui ne peuvent plus extraire suffisamment d’eau de l’organisme. Et cela peut avoir une autre conséquence ! Un déficit chronique de salive contribue au développement d’une mauvaise haleine, car la sécrétion n’est pas produite en quantité suffisante pour empêcher le développement des bactéries qui en sont responsables. . 

2. Vous avez soif   

Le signal le plus fiable émis par notre organisme pour nous informer d’un déficit en eau est tout simplement… la soif ! Au niveau physiologique, un manque d’eau se traduit par une diminution du volume du sang, qui devient ainsi plus concentré. Cette information, captée par des récepteurs spécialisés présents au niveau des vaisseaux sanguins, est envoyée au centre de la soif, niché dans l’hypothalamus. La sensation de soif se manifeste alors, nous incitant à nous abreuver. Dès les premières gorgées de liquide, le besoin est rapidement assouvi, avant même que l’eau n’ait atteint le tube digestif. Lorsque les muqueuses qui tapissent la bouche et la gorge sont humides, un nouveau message est en effet envoyé au centre de la soif pour l’informer que le corps ne manque plus d’eau. 

BOIRE EN FONCTION DE LA COULEUR DE SES URINES ? 

On entend souvent qu’il faut se fier à la couleur des urines pour savoir s’il faut boire. Il faudrait chercher à obtenir des urines totalement claires. Des urines claires indiquent que la concentration des déchets au niveau du rein est très faible, boire autant est donc un gage de boire suffisamment. Mais est-il nécessaire de boire autant ? Pas forcément ! Le plus simple reste de se fier à sa soif, dont le lien avec l’état d’hydratation réel est quasi instantané. À l’inverse, les méthodes qui s’obstinent à regarder la concentration des urines ne donnent qu’un indicateur tardif car il faut plusieurs heures pour que la teneur en eau de l’organisme puisse se voir dans la couleur des urines. De plus, la couleur des urines est un indicateur peu fiable car elle peut être modifiée par la consommation de certains aliments, la prise de compléments alimentaires ou de médicaments. Faites confiance à vos sensations ! Seule exception : les personnes âgées, les très jeunes enfants et les malades qui prennent certains médicaments qui modifient la perception de soif.

3. Vous n’urinez pas assez  

Retenir le liquide à tout prix est l’objectif de l’organisme quand il détecte une baisse du niveau d’hydratation. Un levier pour y parvenir est ainsi d’empêcher les pertes par les urines. Pour cela, l’hypothalamus produit de la vasopressine, une hormone antidiurétique (ADH). Elle agit sur les reins pour commander une réabsorption de l’eau au niveau des tubes collecteurs de l’organe, ce qui diminue la quantité d’urine produite. Résultat : l’envie d’uriner ne se manifeste plus, et le nombre quotidien de passages aux toilettes est réduit. 

Un bémol cependant : 

Certains facteurs peuvent venir perturber la perception de la soif. Certaines maladies entraînent une soif intense, comme le diabète, les insuffisances cardiaques, hépatiques ou rénales. Certains médicaments également, notamment les diurétiques et certains psychotropes comme la phénothiazine, un neuroleptique de première génération, ou des neuroleptiques atypiques : la clozapine (Leponex®), l’olanzapine (Zyprexa®), la rispéridone (Risperdal®), le palmitate de palipéridone (Xeplion®), l’amisulpride (Solian®)… Citons également la déméclocycline, médicament de la famille des tétracycline qui contre les effets de l’hormone antidiurétique (Alkonatrem®) ou les anticholinergiques (atropine…). Plus surprenant, un trouble du comportement alimentaire, la potomanie, pousse à consommer de l’eau de façon excessive. Et chez les personnes âgées la perception de la soif est souvent modifiée ; elles doivent régulièrement s’hydrater sans attendre ce signal.

Les patients qui en souffrent ne sont plus en mesure de concentrer leurs urines ; elle se traduit par des mictions très fréquentes et une sensation de soif permanente. 

4. Vous êtes régulièrement constipé(e)  

Une constipation chronique peut également être un signe que le corps n’est pas suffisamment hydraté. Pour pouvoir progresser facilement dans le côlon, il est effectivement important que les selles soient riches en eau. Pour vérifier l’influence de ce facteur sur le transit intestinal, des chercheurs ont suivi un groupe de jeunes hommes en bonne santé, pendant deux semaines 1. Au cours de la première semaine, ils devaient boire 2,5 l d’eau quotidiennement, tandis qu’ils étaient restreints à 500 ml la seconde semaine. Les résultats ont mis en évidence une diminution de la fréquence d’émission des selles, ainsi que de leur volume. 

5. Vous avez les idées noires  

Notre cerveau est composé d’environ 75 % d’eau : il est ainsi l’un des premiers à nous alerter lorsque l’eau commence à manquer. Maux de tête, légers vertiges… 

Plutôt que de se jeter sur un médicament antidouleur, le premier réflexe est de boire lorsqu’on ressent ces symptômes. Des scientifiques de l’université du Connecticut se sont intéressés aux conséquences d’une déshydratation modérée – une perte de seulement 1,5 % de la masse corporelle – sur l’humeur et les fonctions mentales d’un groupe de jeunes femmes 2 d’un côté, de jeunes hommes 3 de l’autre. Les volontaires étaient soumis à des exercices physiques entraînant un léger manque d’eau dans leur organisme, puis soumis à des batteries de tests. Fatigue, tension, anxiété se sont fait ressentir au sein de chaque groupe, mais de façon plus marquée chez les femmes qui se sont également plaintes de maux de tête et d’une difficulté à se concentrer. 

Le manque d’eau a eu également, chez les hommes, un impact au niveau de la mémoire à court terme. Une telle baisse de capacités cognitives au niveau de ce type de mémoire, mais également dans des tâches d’analogie verbale, avait auparavant été mise en évidence chez des enfants à l’école, lieu où beaucoup ne s’hydratent pas suffisamment. Cette faible déshydratation peut arriver très facilement au quotidien, même pour les personnes qui travaillent devant un ordinateur et n’ont pas d’activité physique particulière. 

6. Vous avez la peau sèche et terne  

Enfin, le manque d’eau peut se lire sur notre visage : la peau manque de souplesse, les lèvres sont gercées, les ridules sont plus marquées… 

Maintenir une bonne hydratation contribue à la santé cutanée, et de manière encore plus flagrante en hiver lorsque les agressions extérieures comme le vent augmentent les pertes en eau de la peau.


BUVEZ-VOUS ASSEZ ?

Le Pr Heinz Valtin, spécialisé dans  la physiologie des reins, s’est penché sur une question épineuse : la recommandation usuelle de boire 8 verres d’eau par jour (soit environ 2 litres) a-t-elle un fondement scientifique ? Il a creusé dans la littérature consacrée au sujet… pour en ressortir quasi bredouille ! Une publication remontant à 1945 indiquait toutefois que la quantité d’eau nécessaire à un adulte était de 1 millilitre pour chaque calorie ingérée, soit environ 2,5 litres. Mais ce chiffre correspond à la quantité globale de liquide nécessaire, fournie aussi bien par l’eau de boisson que par les aliments consommés. Et ceux-ci peuvent largement contribuer aux apports, principalement chez les personnes aux repas riches en fruits et légumes. Il est ainsi impossible de formuler une injonction sur la quantité à boire applicable à chacun d’entre nous… Arrêtons les calculs, et soyons attentifs aux signaux émis par notre organisme ! 

 Céline Sivault   


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