Ne prenez plus le risque de vous exposer inutilement.
À chaque fois que vous buvez un verre d’eau du robinet, vous ingurgitez peut-être jusqu’à 19 molécules pharmaceutiques1…
Des antibiotiques, des antidouleurs, des bêta-bloquants, des antidépresseurs, des hormones contraceptives, des produits de contraste et j’en passe.
C’est une véritable trousse à pharmacie qui coule dans nos robinets !
Ça paraît incroyable mais c'est pourtant ce qu'ont révélé des analyses effectuées en 2012 par le Département Environnement et Santé Publique de l’Université de Lorraine.
La vérité c’est qu’on le sait depuis longtemps
La présence de résidus de médicaments dans l’eau a été mise en évidence dès les années 19703.
Mais rien n’a été fait.
Donc forcément, aujourd’hui, la situation est catastrophique au niveau mondial. L'année dernière, des chercheurs ont analysé 1052 prélèvements d’eau de rivières dans 104 pays différents. Ils contenaient tous des traces de médicaments4.
Absolument TOUS !
Et ne croyez pas qu’en France nos stations d’épurations modernes permettent de les éliminer car on est vraiment loin du compte.
Par exemple, les rendements de purification sont seulement de:
48,8% pour l'Érythromycine (un antibiotique)
34,6% pour le Diclofénac (un anti-inflammatoire)
32,5% pour la Codéine (un antidouleur dérivé de la morphine)
Et même 0% pour la Carbamazépine (un antiépileptique)
Tous ces résidus de médicaments peuvent donc se retrouver dans l’eau que vous buvez tous les jours.
En France, sur 45 molécules recherchées, 30 ont été détectées au moins une fois dans les eaux brutes (avant traitement).
Mais le pire c’est que 19 molécules étaient toujours présentes dans les eaux traitées.
C’est-à-dire peut-être aussi dans l’eau qui est distribuée chez vous en ce moment !
Comme vous le savez peut-être j’habite dans la région d’Évian, au bord du lac Léman qui se situe à la frontière avec la Suisse.
Une partie de l’eau du robinet qui est distribuée chez moi est directement puisée dans le lac.
Et il y a de quoi s'inquiéter…
En 2021, une chercheuse de l'Université de Lausanne affirmait à la radio suisse que le lac Léman contiendrait plus de 50 tonnes de résidus de médicaments !
On savait déjà que le lac Léman était rempli de pesticides et de microplastiques, mais le problème de la pollution aux résidus de médicaments semble beaucoup plus important et plus grave.
Si on le sait, c’est parce que les Suisses s’inquiètent et prennent des mesures.
Mais bizarrement en France personne n’en parle. Les autorités ne semblent pas vouloir regarder le problème en face.
Et on peut craindre que la situation soit la même dans la plupart des régions...
Comment ces molécules sont-elles arrivées là ?
Pour une fois, inutile d’aller taper sur Big Pharma.
À ma connaissance, ils ne jettent pas leurs très chers médicaments dans la nature.
Non. Le problème c’est que la France est le 4ème pays parmi les plus gros consommateurs de médicaments au monde.
Toutes ces molécules pharmaceutiques et leurs dérivés se retrouvent donc dans nos urines, puis dans nos toilettes, puis dans le réseau d’assainissement.
Or celui-ci n’est pas adapté pour les éliminer correctement.
Cette nouvelle forme de pollution vient s'ajouter à toutes celles déjà connues
Dans mes deux précédents messages je vous ai parlé du problème des pesticides et des PFAS.
Dans un article publié en 2021, le journal Le Monde révélait que 1 français sur 5 consomme tous les jours une eau contaminée aux pesticides.
Et ça, c’était avant qu’on découvre une contamination encore plus large au chlorothalonil, un pesticide qui est pourtant interdit depuis 2019 car il est “probablement” cancérigène.
Quant aux substances perfluorées (PFAS), il s’agit peut-être d’une énorme bombe qui est en train d’éclater…
Ces molécules chimiques très toxiques et persistantes dans l’environnement sont retrouvées absolument partout !
Et j’aurais pu aussi vous parler :
• des métaux lourds comme le plomb qui provient des vieilles canalisations et de la pollution industrielle ;
• des 54 résidus d’explosifs retrouvés par l’ANSES un peu partout en France ;
• des solvants industriels comme le 1,4-dioxane utilisé dans les détergents et les peintures par exemple ;
• et du bisphénol A (un terrible perturbateur endocrinien);
Mais que font les autorités ?
À vrai dire, je n’en sais rien…
De toute façon, pour eux, le risque serait “négligeable” puisque chaque molécule prise individuellement est présente à une concentration très faible.
Mais il ne faut pas oublier deux choses :
• L’effet cocktail : c’est l’accumulation d’un grand nombre de substances toxiques à faibles doses qui est dangereuse et pas une molécule en particulier17.
• L’effet de chronicité : bien sûr vous n’allez pas mourir immédiatement en buvant un verre d’eau du robinet. Mais qu’en est-il à l’échelle d’une vie entière lorsqu’on boit 2 litres d’eau par jour ?
La vérité c’est que personne n’en sait rien !
Anonyme