« Et d’écriture de tatouage vous ne donnerez pas en vous », nous enseigne la Torah. D’où vient cette interdiction ?
Que peut faire celui qui regrette ? Est-il vrai qu’avant d’enterrer quelqu’un ou coupe les tatouages de sa peau ? Enquête.
Au cours de
ces dernières décennies, nous constatons que de plus en plus d’Israéliens,
essentiellement des jeunes hommes et femmes, décident de se faire tatouer
sur leurs corps des dessins, des symboles ou des lettres. Indépendamment de
comprendre quel est l’intérêt de se faire tatouer selon les goûts d’une période
rapidement dépassée, nous allons parler de l’interdiction explicitée dans la
Torah « Et d’écriture de tatouage vous ne donnerez pas en vous » (Lévitique
19).
Quelle est la raison d’être de cette interdiction,
pourtant il s’agit de notre corps et pourquoi ne pas en faire ce que nous
voulons ? Au cas où notre corps est déjà tatoué, est-il important d’enlever ces
symboles ? Est-il vrai qu’on n’enterre pas les défunts avec des tatouages et
qu’on les coupe de leur chair ?
Tout
d’abord, votre affirmation que le corps nous appartient, n’est pas vraie »
explique le Rav Its’hak Fanger.
” Une
personne n’a pas le droit de se blesser, parce que le corps n’est pas nôtre.
C’est comme une sorte de voiture de location, un dépôt qui doit être
restitué correctement.”
Il
existe même une question dans la Halakha concernant une personne désirant
faire de la chirurgie plastique juste pour embellir son corps. Il n’y a pas de
mal avec la chirurgie plastique pour quelqu’un qui le fait pour pouvoir se
marier, mais s’embellir sans d’autre raison que la beauté physique est
problématique.
Maimonide
écrit sur les tatouages qu’ils sont l’habitude des nations païennes. Le peuple
d’Israël doit se distinguer de l’ensemble des nations sur certaines choses, et
sur celle-là aussi. Le culte du corps n’est pas une idée admise par notre
tradition, et le judaïsme s’éloigne de ce concept. Le corps doit paraître
respectable sans symboles qui le recouvrent».
Cette interdiction a–t-elle une racine ou autre
explication ésotérique ?
« Une fois qu’une personne fait un tatouage sur
son corps, cela l’amène à une approche très physique, voire bestiale de ce
monde. Cela perturbe la connexion propre et claire avec notre Créateur, en
particulier quand il s’agit de dessins ou de symboles qui vont à l’encontre de
toute sainteté ».
« Que dire d’un tatouage qui a déjà été
fait et que la personne regrette ? »
C’est une question traitée par les décisionnaires
modernes. Il est apparent de nos sources qu’il n’y a pas d’obligation de
retirer ce tatouage car la Torah dit “Et d’écriture de tatouage vous ne
donnerez pas en vous”, en d’autres termes, l’interdiction porte sur l’action de
tatouer. Après, il n’est pas nécessaire de retirer le tatouage, parce qu’on ne
transgresse pas une interdiction à chaque instant. Cependant, tous les
décisionnaires s’accordent à dire qu’il convient de faire enlever ce tatouage
car il rappelle constamment une faute commise dans le passé.
Puisqu’il est interdit de se faire tatouer car c’est
une blessure dans notre corps, comment retirer ces inscriptions puisqu’il y
aura à ce moment aussi une blessure ?
Certain de nos sages expliquent que
l’interdiction de se blesser ne concerne pas ceux qui le font pour se repentir.
Dans tous les cas, cette opération peut se faire sous anesthésie. Bien sûr,
l’interdiction de se blesser n’est pas la seule raison qui interdit les
tatouages, si c’était le cas, les tatouages seraient autorisés sous anesthésie.
Les raisons de l’interdiction du tatouage sont variées, et le fait que la Torah
réprouve cette conduite exclut totalement cette idée, même si la liste des
explications que nous avons rapporté n’est pas exhaustive ».
Qu’en est-il de quelqu’un qui travaille dans un studio
de tatouages, transgresse-il une interdiction, ou seulement la personne tatouée
?
« L’interdiction s’applique même sur celui qui
tatoue les autres. Son cas est même plus grave, car il transgresse en plus de
l’interdiction du tatouage le verset « devant un aveugle, tu ne mettras
pas d’embûche ». C’est plus grave encore que de se tatouer soi-même.
Doudou Cohen